Secrets de varnes – Explication de l’artiste

La présente exposition consistera en une installation de 35 pièces assemblées. Un étroit passage, assez large pour laisser circuler une personne, séparera ces pièces les unes des autres.

Treize de ces 35 pièces seront des sculptures autonomes, semblables, mais non identiques. Chacune d’elles sera composée d’un tronc d’arbre planté dans une base de pierre brute. En plus, un semblant de morceau de terre craquelée sera coulé en bronze et fixé à l’endroit où l’arbre sort de la pierre ‑ terre, un qualificatif sera gravé dans cette plaque de bronze. À la partie supérieure du tronc, une sorte d’excroissance, une forme abstraite, coulée aussi en bronze, se voudra l’expression ou le symbole de la qualité inscrite au pied de l’arbre.

Quant aux 22 autres pièces, elles consisteront en des troncs d’arbres plantés dans la pierre, et une étiquette vierge sera attachée au pied de leur tronc. Ces dernières pièces étiquetées pourraient ressembler à de jeunes plants d’arbres en vente chez les marchands en saisons printanières.

L’ensemble des 35 pièces donnera l’impression d’une forêt.

Les matériaux utilisés dans ce projet sont porteurs de symboles.

L’arbre choisi sera l’aulne, appelé varne par les Acadiens. Les aulnes sont des espèces pionnières, riches en azote, importantes pour la sylviculture, la faune, différentes industries et pour leurs vertus médicinales. Ces arbustes sont néanmoins traités comme des indésirables.

Les bases seront des blocs de pierre, terre‑mère qui demeure la nourrice et le témoin fidèle de la vie qui lutte et continue.

Le bronze est symbole de la durée, dans ce contexte.

En l’occurrence du 400e anniversaire, (en 2004), de l’arrivée des premiers Blancs à Port-Royal, j’ai demandé à des personnes engagées dans notre société francophone, de nommer une caractéristique déterminante qui selon elles, aurait contribué à l’épanouissement du peuple acadien. Ce qualificatif sera inscrit de la main de son auteur sur la plaque de bronze au pied l’arbre.

Les formes abstraites coulées aussi en bronze, qui figureront au faîte des oeuvres, proviendront de maquettes ayant servi à ma recherche au cours de ma carrière. J’ai trouvé intéressant de chercher parmi mes propres maquettes non identifiées à l’époque, une forme qui correspondrait à une caractéristique attribuée à mes ancêtres. J’aime aussi, le défi d’utiliser des maquettes anciennes et de leur trouver un nouveau rôle dans un contexte nouveau.

Marie Hélène Allain
2004

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