Galerie d’art de l’Université de Moncton
Exposition du 29 novembre 1989 au 7 janvier 1990
Les personnes aux aguets constateront que la préoccupation récente de Marie Hélène Allain a changé, et même beaucoup changé.
D’abord l’évidence même: elle ne travaille plus uniquement avec de la pierre, mais intègre dorénavant d’autres matériaux tels l’aluminium, le fer, le cuivre et le bronze. D’autres sculptures récentes qui ne sont pas présentées dans cette exposition incorporent des fragments osseux et des blocs de béton.
A sa manière cette nouvelle recherche poursuit la démarche de la sculpture explosée qu’elle a entreprise depuis les cinq dernières années. «EXPLOSÉ» n’est pas un terme choisi arbitrairement… Les fragments de matières, le jumelage, et les éléments distincts répartis ça et là dans l’espace occupé par la sculpture, sont plus contrastants et excitants en comparaison à ses créations antérieures qui étaient monolithiques.
Ce qui étonne particulièrement dans cette nouvelle démarche c’est l’approche à l’égard de la sculpture même qu’elle vient de faire basculer chez‑elle. Si on se fie à cette production récente, Marie Hélène Allain œuvre dorénavant par l’entremise du processus plus contemporain qui en est un d’addition (construction); par rapport à une habitude de travail qui chez-elle était plus académique puisque centrée dans une méthode de soustraction. Ajouter de la matière au lieu d’en enlever; voila fondamentalement la différence.
Marie Hélène Allain: du sérieux, du solide; une autre force pour ceux qui sont en mesure de reconnaître sa contribution à notre avancement.
Luc Charette
Directeur/conservateur Galerie d’art de l’Université de Moncton de 1988 à 2009
Extrait du catalogue Marie Hélène Allain, sculpture (1989)